« Gratuit : mot très dangereux, mais efficace. » L’enfant léopard, Daniel Picouly
Pour que l’application sur votre smartphone (votre tablette, votre ordinateur) fonctionne, il faut des armées de spécialistes, sur des domaines tellement variés et pointus que les-dits spécialistes le sont en général sur un ou deux domaines maximum :
- les serveurs, gros ordinateurs qui hébergent les données, effectuent les traitements, répondent à vos sollicitations, et leurs systèmes de sauvegarde (salles blanches, redondance électrique et réseau, etc)
- le réseau, filaire, 3 puis 4 et maintenant 5G, le wifi, la technologie TCP/IP et internet
- les OS, Operating System ; tout ordinateur, des serveurs en passant par les tablettes et smartphones jusqu’à vos montres connectées, “démarrent” grâce à un OS spécifique, qui permet de gérer le physique (disques durs, mémoires, carte mère, écran, connecteur wifi etc) et le fonctionnel (ce que vous voyez et manipulez sur vos écrans)
- les middlewares, outils purement techniques d’informaticiens, qui permettent de rendre compatibles des applications et des ordinateurs non homogènes, en âge et technologie
- les bases de données : là où sont stockés les films de la naissance de votre deuxième enfant, les vidéos distribués de netflix, les informations des pages que vous lisez, le présent article sur LinkedIn
- les fonctions standards ; toute application sait lire les fichiers qui se trouvent sur votre ordinateur, différent du mien et ceux des autres, grâce à des bibliothèques de fonctions standardisées
- la virtualisation, procédé technique qui permet de simuler des ordinateurs sur un plus gros ordinateur, moins coûteux que la somme des ordinateurs simulés si ils étaient physiques
- les solutions cloud, avec sa technologie spécifique qui permet à tout ordinateur de naviguer sur des pages standardisées dans un format agréé par tous
- Les BYOD et BYON, technologies qui permettent à chacun d’attaquer des applications de l’Entreprise depuis son propre matériel
- le support des utilisateurs, les hotlines, les centres d’appel
- la gestion des projets eux-mêmes
Ce schéma (simplifié) résume à lui seul pourquoi l’informatique – au sens strict de la technologie – coûte incompréhensiblement cher, aux yeux des profanes en Entreprise : pour la plupart des spécialistes nécessaires au fonctionnement du SIO, c’est bac+2 minimum d’études, tant la complexité est grande ; et un spécialiste d’un des domaines ci-dessus est généralement incompétent – insuffisamment compétent – sur les autres domaines. Les GAFA (Google Amazon Facebook Apple) n’embauchent que des ingénieurs (bac+5), et les meilleurs. Type de questions posées à l’embauche chez Google : « Si la probabilité de voir une voiture sur une autoroute pendant 30 minutes d’observation est de 95%, quelle est la probabilité de voir une voiture en seulement 10 minutes d’observation ? ». La réponse n’est pas un tiers de 95%…
Comme l’informatique coûte cher, l’Entreprise ne doit pas se tromper en choisissant et en implantant ses solutions informatiques adossées à son organisation prédéfinie ; de fait, penser informatique après avoir défini son organisation est déjà en soit une erreur.
